Après deux ans d’utilisation du Lux pour enseigner le latin, les frustrations liées à l’emploi d’un manuel m’ont parues suffisamment nombreuses pour entreprendre la rédaction d’un syllabus. Les principales leçons qui devaient le composer étaient déjà prêtes, il n’y avait qu’à les collecter, uniformiser la mise en page et agrémenter de quelques leçons supplémentaires pour systématiser la structure de chaque séquence.
Les quatre syllabus proposés ici n’apportent donc rien aux documents que vous pouvez trouver dans la partie « Leçons » , si ce n’est une mise en couleurs et numérotation de page continue.
Si vous hésitez à passer à un enseignement par syllabus, voici un petit argumentaire qui pourrait vous guider dans votre réflexion :
- Certains élèves ont tendance à vouloir anticiper et un syllabus le leur permet. À l’heure où une pédagogie par induction est préconisée, il est difficile d’induire une connaissance sur la déclinaison chez un élève qui n’a qu’à retrouver le tableau de ladite déclinaison plus loin dans le syllabus. (C’est pourquoi les syllabus présentés ici n’offrent aucune synthèse pré-complétée, c’est aux élèves de compléter ces pages).
- Lorsque plusieurs classes d’une même année utilise le même syllabus et que l’une d’elles a de l’avance, certains élèves ont tendance à copier les pages déjà complétées dans les classes arrivées plus loin dans la matière.
- La possibilité de modifier un pan de matière en cours d’année est relativement complexe, voire impossible…
- En cas d’oubli du syllabus, suivre le cours et se remettre en ordre demande plus d’énergie aux élèves distraits que lorsque vous travaillez avec des photocopies.
- L’utilisation d’un manuel (et non d’un syllabus) est généralement préconisée par le programme officiel de latin.
- Le syllabus donne une structure beaucoup plus claire et compréhensible par les élèves.
- Les manuels dans lesquels les élèves peuvent écrire sont rares et, lorsque c’est le cas, il faut en racheter des exemplaires chaque année. Le syllabus est un objet que s’approprie les élèves et qui ne coûte que le prix des photocopies pour le faire imprimer.
- Le contenu d’un syllabus est celui que vous avez établi, il épouse donc vos valeurs et vos convictions pédagogiques, contrairement aux manuels pour lesquels il est souvent nécessaire de faire des concessions.
- Il n’est plus nécessaire de penser aux photocopies durant toute l’année (si ce n’est pour les interrogations).
- Généralement, durant une année scolaire, un enseignant finit toujours par faire plus de photocopies que le nombre d’élèves qu’il a dans la classe (feuilles perdues par les élèves, non distribuées à un élève absent, etc.), ce qui n’est évidemment pas le cas avec un syllabus.
- Le syllabus, du fait que les élèves y écrivent régulièrement, est strictement personnel, il empêche les traditionnels conflits lorsque quelqu’un aurait « volé » le manuel d’un autre.
Côté latin, vous trouverez donc un syllabus par année de cours, respectivement le Veni, le Vidi, le Vici et le Scripta.
Côté grec, il existe deux éditions de syllabus : λόγος et γλῶσσα. Λόγος a été construit selon la même mécanique de séquences que les syllabus de latin pour les 3e et 4e années, tandis que γλῶσσα est né par la suite par souci de démarquer le cours du grec du cours de latin dans l’esprit des élèves uniquement en 3e année.