Le latin à l'école : pourquoi ?
Si l’on veut désamorcer un débat hebdomadaire sur les raisons de l’enseignement du latin en secondaire, mieux vaut commencer par mettre les pieds dans le plat dès la première leçon de l’année.
Pour ma part, à la question « À quoi sert le latin ? », je réponds volontiers « À rien ». Passée la surprise, j’enchaîne bien sûr en expliquant que c’est bien cela qui rend le cours de latin si particulier, c’est qu’il est le seul cours du secondaire qui assume de ne servir à rien. En effet, à quoi leur servent les mathématiques ? Vont-ils vraiment résoudre des équations trigonométriques dans le futur ? La géographie ? Ont-ils besoin de savoir comment s’est créé le massif du Mont Blanc pour leur vie future ? Etc., etc.
Cela n’a rien de choquant : l’enseignement secondaire n’instaure pas des savoirs indispensables à une vie future, il développe une pensée, une construction de son identité, il sensibilise à la citoyenneté, il apprend le « vivre ensemble »… Et pour ça par contre, le latin, en nous confrontant constamment à des cultures vieilles de deux mille an, est un cours particulièrement intéressant.
Soit les élèves adhèrent et la leçon peut commencer, soit ils s’offusquent (ce que je préfère) et se prennent au propre piège de leur argumentation :
« Mais, monsieur, l’histoire, ça sert à la culture générale ! » : tout à fait, mais en latin tu feras non seulement de l’histoire, mais aussi de la géographie, de l’étude de la langue française, de l’éducation à l’art, du développement de vocabulaire transposable dans d’autres langues, etc., etc.
« Mais, monsieur, la géographie, ça sert à connaître les pays dans lesquels on va voyager ! » : premièrement, je doute qu’en géographie, tu apprennes la géographie de nombreux pays, il serait d’ailleurs impossible de tous les voir, même en six ans. Ensuite, l’Empire romain s’étant étendu à toute l’Europe, une partie de l’Asie mineure et le nord de l’Afrique, on retrouve des marques de latin dans tous ses pays. Mieux : même aux États-Unis puisque, au Moyen-Âge, les colons britanniques les plus cultivés parlaient encore le latin.
« Mais, monsieur, les maths, ça sert à compter, c’est important ! » : en effet, dois-je en conclure que tu ne sais toujours pas compter ? Tu as appris à compter en primaire, maintenant tu vas développer ton esprit logique, ton abstraction, ce que tu feras aussi en latin au passage.
Seul le français au premier degré pourrait trouver grâce dans la liste exhaustive des cours « utilitaires » de secondaire, mais, pour l’avoir enseigné un an, je sais que le programme actuel ne permet plus vraiment de s’intéresser à la langue française proprement dite (exit l’orthographe, la grammaire, etc.), il s’agit plutôt de s’intéresser à des types de textes, à des registres de langue, etc.
Pour ma part, à la question « À quoi sert le latin ? », je réponds volontiers « À rien ». Passée la surprise, j’enchaîne bien sûr en expliquant que c’est bien cela qui rend le cours de latin si particulier, c’est qu’il est le seul cours du secondaire qui assume de ne servir à rien. En effet, à quoi leur servent les mathématiques ? Vont-ils vraiment résoudre des équations trigonométriques dans le futur ? La géographie ? Ont-ils besoin de savoir comment s’est créé le massif du Mont Blanc pour leur vie future ? Etc., etc.
Cela n’a rien de choquant : l’enseignement secondaire n’instaure pas des savoirs indispensables à une vie future, il développe une pensée, une construction de son identité, il sensibilise à la citoyenneté, il apprend le « vivre ensemble »… Et pour ça par contre, le latin, en nous confrontant constamment à des cultures vieilles de deux mille an, est un cours particulièrement intéressant.
Soit les élèves adhèrent et la leçon peut commencer, soit ils s’offusquent (ce que je préfère) et se prennent au propre piège de leur argumentation :
« Mais, monsieur, l’histoire, ça sert à la culture générale ! » : tout à fait, mais en latin tu feras non seulement de l’histoire, mais aussi de la géographie, de l’étude de la langue française, de l’éducation à l’art, du développement de vocabulaire transposable dans d’autres langues, etc., etc.
« Mais, monsieur, la géographie, ça sert à connaître les pays dans lesquels on va voyager ! » : premièrement, je doute qu’en géographie, tu apprennes la géographie de nombreux pays, il serait d’ailleurs impossible de tous les voir, même en six ans. Ensuite, l’Empire romain s’étant étendu à toute l’Europe, une partie de l’Asie mineure et le nord de l’Afrique, on retrouve des marques de latin dans tous ses pays. Mieux : même aux États-Unis puisque, au Moyen-Âge, les colons britanniques les plus cultivés parlaient encore le latin.
« Mais, monsieur, les maths, ça sert à compter, c’est important ! » : en effet, dois-je en conclure que tu ne sais toujours pas compter ? Tu as appris à compter en primaire, maintenant tu vas développer ton esprit logique, ton abstraction, ce que tu feras aussi en latin au passage.
Seul le français au premier degré pourrait trouver grâce dans la liste exhaustive des cours « utilitaires » de secondaire, mais, pour l’avoir enseigné un an, je sais que le programme actuel ne permet plus vraiment de s’intéresser à la langue française proprement dite (exit l’orthographe, la grammaire, etc.), il s’agit plutôt de s’intéresser à des types de textes, à des registres de langue, etc.
Type :
Leçon
Discipline :
Latin
Partie :
Civilisation
Niveau :
Débutant